Comprendre la ménopause
La ménopause est une définition clinique correspondant à une absence de règle d’une durée de 1 an sans autre cause pathologique ou physiologique, elle correspond à l’arrêt du fonctionnement du cycle ovarien avec une chute des taux d’oestrogènes circulants dans le sang.
- Âge moyen : 52 ans
- 95% des femmes seront ménopausées entre 45 et 55 ans
- On parle de ménopause précoce en dessous de 45 ans et de ménopause prématurée (plus juste de parler d’insuffisance ovarienne prématurée) en dessous de 40 ans (concerne 1% des femmes)
>> Les ménopauses prématurées et précoces peuvent être liée à de multiples causes (chirurgie, maladies auto immunes, traitements, génétique) et nécessitent une prise en charge médicale et en général l’instauration d’un traitement hormonal est nécessaire afin de diminuer le risque lié à cette carence hormonale trop précoce (ostéoporose, maladies cardiovasculaires etc).
La ménopause est un état permanent qui débute à partir d’une année sans règles. Elle marque globalement la fin de l’activité ovarienne.
La périménopause concerne elle toute la période avant la ménopause, c’est à dire dès que les premiers symptômes apparaissent . Cette phase peut durer plusieurs années et peut avoir un impact net sur le bien être physique, mental , social et professionnel de la femme.
« Dites…à quoi est-ce que je dois être attentive pour savoir où j’en suis dans mon cycle ? Vous ne voulez pas que l’on fasse un dosage de mes hormones ? »
Une prise de sang n’est en général pas nécessaire pour permettre son diagnostic ou l’instauration / l’adaptation d’un traitement hormonal. La seule exception concerne les femmes ayant un antécédent d’hystérectomie (ablation de l’utérus) ou porteuses d’un dispositif intra utérin hormonal (mirena).
Chez une patiente expérimentant des symptômes assez typiques entre 45-55 ans (cfr ci-dessous), un dosage hormonal n’apportera aucune information complémentaire. Au contraire, on se retrouvera parfois avec une patiente symptomatique mais avec des dosages normaux. Cela s’explique par une activité irrégulière des hormones en période de périménopause.
C’est la raison pour laquelle, le diagnostic reste clinique et le traitement est également adapté aux plaintes de la patiente et non pas à sa prise de sang.
Symptômes:
- Troubles du cycle (allongement ou raccourcissement)
- Bouffées de chaleur (expérimentées par 80% des femmes)
- Symptômes urinaires (cystites, sécheresse) (50%)
- Troubles du sommeil
- Changements d’humeur
- Difficultés à la concentration
- Douleurs articulaire
- Troubles de la libido
Une femme passe environ 1/3 de sa vie en étant ménopausée.
La ménopause n’est pas une maladie mais elle est une nouvelle étape de vie chez la femme qui doit être évaluée dans sa globalité. Elle s’accompagne d’une majoration du risque de certaines pathologies (ostéoporose, diabète, maladies cardiovasculaires principalement) contre lesquelles on peut agir en amont.
>> L’espérance de vie des femmes reste supérieure à celle des hommes mais la qualité de vie chute fortement aux alentours de la ménopause
« S’il vous plait, aidez moi… je n’en peux plus … je ne peux pas rester ainsi… »
Les traitements à notre disposition
Différentes types de traitements hormonaux (oraux, gels cutanés, stérilet) sont possibles en périménopause / ménopause. Certains sont dits continus (administration quotidienne de doses constantes d’hormones), d’autres sont séquentiels avec des variations dans la dose et le type d’hormone au sein du mois).
- Traitements stabilisateurs de l’humeur
- Fézolinetant (Veoza)
- Anti-hypertenseurs centraux
- Compléments alimentaires variés
- Acupuncture , hypnose, thérapies cognitive-comportementales, yoga …
Toutes ces alternatives permettent également d’apaiser certains symptômes. Ce sont des approches qui peuvent également être ajoutée en complément d’un traitement hormonal. A l’heure actuelle, trop peu de femmes symptomatiques se voient proposer la possibilité d’un traitement de la ménopause. Ce manquement est encore lié à une trop grande peur (irrationnelle) des traitement hormonaux au sein des patientes et des médecins.
Il y a encore un manque d’information dans ce domaine et il est important de pouvoir y remédier au vu des enjeux bénéfiques pour la santé de la femme à court (amélioration de la qualité de vie) et à long terme (impact positif sur le risque de la mortalité).
C’est le rôle du gynécologue de discuter avec sa patiente, d’évaluer ses plaintes et de lui proposer les différentes thérapeutiques à sa disposition. C’est ensuite à la patiente de décider ce qu’elle souhaite essayer en fonction de ses convictions.
- On vous écoute
- On vous informe
- On vous propose
- Et vous disposez
Un traitement est toujours prescrit lorsque le praticien pense (en accord avec sa patiente) que celui-ci pourra lui être bénéfique de manière globale. Tout traitement est toujours évalué selon une balance risque / bénéfice qui est expliqué clairement à la patiente afin que celle ci puisse faire son choix de manière éclairée.
Il existe suffisamment d’études actuellement permettant de mettre en avant les bénéfices d’une hormonothérapie de substitution bien prescrite et il est temps que les fausses idées laissent place à des arguments scientifiques reposants sur des bases solides.
Faits et mythes
>> La prise de poids n’est pas causée par la prise d’un traitement hormonal en période de ménopause. L’âge, les facteurs sociaux, le rythme de vie et les antécédents médicaux sont les principales causes de la prise de poids.
>> La prise d'un traitement hormonal combiné (oestrogènes et progestatifs) pendant cinq ans n’augmente PAS le risque de cancer du sein chez les femmes âgées de 50 à 59 ans ou chez celles qui ont commencé le traitement dans les 10 ans suivant la ménopause. Après 13 ans, les femmes présentaient une légère augmentation du risque de cancer du sein (neuf cas supplémentaires de cancer du sein pour 10 000 femmes).
>> L’instauration d’un traitement hormonal permet de diminuer le risque de fractures ostéoporotiques, de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires, et il améliore significativement la qualité de vie.
Consultations et pluridisciplinarité
Dans l’idéal, afin de maximiser son bénéfice sur le plan osseux et cardio-vasculaire, le traitement hormonal sera instauré dans les 5 ans suivants le début de la ménopause.
Cependant, il n’est jamais trop tard pour consulter et venir nous parler de vos symptômes.
Parce que vous êtes le coeur de votre santé et que nous essayons d’en être les artères…
L'équipe
Le gynécologue est souvent la porte d’entrée du parcours de soins.
C’est à lui qu’il revient de :
- Dépister et diagnostiquer les premiers signes de la périménopause ;
- Informer et rassurer la patiente sur cette période de transition ;
- Présenter les options thérapeutiques disponibles, hormonales ou non ;
- Rassembler toutes les données médicales (prises de sang, mammographie, dépistage du cancer colorectal, antécédents familiaux, risques cardiovasculaires, traitements chroniques, risque d’ostéoporose…) ;
- Coordonner les soins avec les autres spécialistes pour une prise en charge complète et personnalisée.
Son regard est global : il ne se limite pas à la sphère hormonale, mais considère la femme dans toutes les dimensions de sa santé physique, émotionnelle et préventive.
Véritable chef d’orchestre, il veille à ce que chaque intervenant joue sa partition en harmonie, pour offrir à chaque femme une prise en charge fluide, équilibrée et centrée sur ses besoins.
Parce que encore aujourd’hui en 2025 la première cause de mortalité chez la femme reste les maladies cardiovasculaires et parce que aujourd’hui encore la prévention reste nettement insuffisante, il nous faut des cardiologues spécialisés en santé de la femme.
Le saviez vous ?
- Antécédent d’hypertension en cours de grossesse, préeclampsie, HELLP syndrome, diabète gestationnel
- Antécédent de cancer du sein avec chimiothérapie / radiothérapie / thérapies ciblées (Herceptin etc)
- Ménopause précoce
Tous ces antécédents peuvent augmenter votre risque de maladie cardiovasculaires.
Selon la Wolff Heart Federation, 35% des décès des femmes sont liés aux maladies cardiovasculaires. C’est 13x plus que les décès liés au cancer du sein.
La fracture du col du fémur affecte 15% des femmes de > 80%. Certains facteurs de risque (faible poids, prise de corticostéroïdes, tabagisme, consommation d’alcool, ménopause précoce, …) augmentent votre risque d’ostéoporose et donc de fracture en cas de chute. Le rhumatologue est la pour vous informer des traitements possibles pour ralentir cette évolution.
Bien d’autres pathologies peuvent générer des troubles similaires à ceux vécus en périménopause et il est important de garder un oeil attentif sans s’enfermer dans un diagnostic basé uniquement sur une tranche d’âge. Maladies endocrinologiques (dysthyroidies, diabète, hyperparathyroidie, etc) , doivent rester à l’esprit en cas de symptomatologie un peu atypique.
La sexualité est un sujet complexe tout au long de la vie d’une femme. Il va s’en dire que la ménopause n’est certainement pas la fin de la sexualité d’une femme mais il est parfois important de pouvoir discuter de tous les changements auxquels vous faites face dans votre corps, dans votre couple. La sexologue vous accompagnera et vous donnera les clés afin de continuer à être épanouie dans votre sexualité si c’est un objectif recherché dans votre couple.
La prise de poids est souvent une phase inévitable lors de la transition vers la ménopause et ce pour beaucoup de femmes. Suite à des changements hormonaux et à la chute des oestrogènes, notre métabolisme de base diminue.
Nous sommes soumises à un switch de notre composition corporelle avec une perte de notre masse musculaire et une augmentation de notre masse grasse. Il est important de ne pas rester seule face à ce problème et réévaluer son alimentation afin d’éviter des erreurs classiques fait partie des premières étapes pour obtenir un changement positif.
La ménopause reste une période de transition… Cette transition se fait tant sur le plan corporel que sur le plan émotionnel et sexuel. Il n’est pas toujours simple de se retrouver dans ce tumulte émotionnel et une oreille attentive et professionnelle peut vous permettre de vous décharger vous ainsi que votre entourage qui ne comprend pas toujours cette phase que vous traversez.
Lorsque l’on arrive en ménopause, en tant que femme nous pouvons faire face à différents troubles de la statique du plancher pelvien. Descente d’organe et fuites urinaires sont des exemples de pathologies sur lesquelles un travail au niveau des muscles de notre périnée peut avoir un impact extrêmement positif et parfois permettre d’éviter une chirurgie.